En juin 2018, alors que j’étais en plein dans la composition de l’Éducation géographique, je rêvais de descendre le Mékong à dos de poème. J’habitais alors à seulement 1000 km de son embouchure, à Singapour. Mais comment m’y prendre ? Je lus l’Embouchure de la Maye, de Jacques Darras.
C’est alors que Laurent de Sutter a lancé sur les réseaux sociaux un appel à la culture collective : il était en train d’écrire un livre de philosophie sur la logistique et demandait aux uns et aux autres quelles œuvres littéraires ou cinématographiques pourraient nourrir sa réflexion. Au hasard d’un commentaire, j’appris qu’il était notamment en manque de matière littéraire sur Singapour, plaque tournante du commerce maritime asiatique et deuxième port mondial.
Il se trouve qu’originellement le port de Singapour était la Singapore River. Je lui proposai donc mon aide : je descendrais cette rivière, me servant du poème comme d’un bateau touristique (on les y appelle « Bumboat ») à travers les hublots duquel Laurent verrait défiler l’histoire logistique de l’île, dans le chant détraqué d’une théorie de fantômes. Ça me ferait par le même coup comme une répétition, ou une maquette, du grand Mekong.
C’est ainsi que je composai Bumboat, avant de le faire annoter (pour débrouiller quelques références historiques et culturelles, mais aussi jouer un peu) par la malicieuse Claire Tching (qui fera d’ailleurs paraître son premier livre l’année prochaine) et de l’envoyer à Jacques Darras.
Je revins peu après en Europe sans avoir rien pu faire du Mékong, mais pour m’installer sur les rives du Rhône…
Bumboat paraît aujourd’hui 22 septembre au Castor Astral, dans la collection In’hui dirigée par Jacques Darras.
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