Le Chaos dans 14 vers

Le Chaos dans 14 vers paraît le 3 mars 2023 aux Éditions Lurlure.

LE TITRE
« Le Chaos dans 14 vers » est une citation d’Edna St. Vincent Millay, l’une des 14 poètes de l’anthologie.

LES AUTEURS
Plutôt que de traduire un ou deux sonnets de centaines de poètes, j’ai choisi seulement 14 poètes, de Shakespeare à nos jours, mais j’en donne des ensembles vraiment conséquents (entre 6 et 19 poèmes). De cette manière, le livre n’est pas seulement une anthologie de sonnets, c’est aussi 14 petites anthologies, d’autant d’auteurs et autrices. 4 classiques, 4 romantiques, 4 modernes et 2 contemporain(e)s : un sonnet de sonnetistes. La plupart d’entre eux sont Anglais(e)s, mais il y a aussi trois Américain(e)s et un Singapourien.

POURQUOI LE SONNET ?
Je m’intéresse au sonnet depuis assez longtemps ; mais depuis cinq ou six ans cet intérêt est devenu plus systématique. J’ai ainsi écrit deux ensembles de sonnets en 2018 et 2020 (Sans Adresse et Le Confinement du monde, parus également chez Lurlure), et en tant que directeur de la collection S!NG ai publié ceux de Laurent Albarracin (Contrebande, le corridor bleu, 2021) et en 2023, les Sonnets américains de Terrance Hayes (dans la traduction de Guillaume Condello).

Il est assez simple d’expliquer ce qui m’intéresse dans le sonnet : il s’agit d’une forme partagée. Je veux dire par là que la plupart des lecteurs qui sont passés par le lycée savent à peu près comment cela fonctionne : la dialectique de l’octave et du sizain (ou des quatrains et des tercets), l’importance de la volta ou de l’épigramme final. Ils en connaissent les usages amoureux ou élégiaques. La poésie ne peut pas se réduire à cela, c’est entendu ; mais qu’il existe encore une forme partagée, qui permette à l’auteur de faire des coups (sur le ring du poème) que son lecteur puisse identifier comme tels (et, partant, jouer avec les attentes de celui-ci et le surprendre), offre un témoignage précieux, non seulement de la manière dont on pratiquait la poésie jadis (comme si le sonnet était un fossile), mais aussi de ce que l’on peut attendre d’une écriture qui inventerait, pour l’avenir, de nouvelles formes partageables (comme si le sonnet était un prototype). Dans ce cadre, il est du premier intérêt d’aller regarder comment les auteurs anglophones se sont eux-mêmes débrouillés avec cette forme, tout aussi ancienne et tout aussi vivante chez eux que chez nous.

LA TRADUCTION
Le livre est bilingue. Toutes les traductions sont de ma main.
Quatre des ensembles (ceux de Mary Wroth, Edna St. Vincent Millay, Joshua Ip et Marilyn Hacker) n’avaient jamais été traduits en français.
Je rends compte, dans chaque notice introductive, des principes de traductions adoptés : ils varient d’un ensemble à l’autre. Par exemple, j’ai traduit les sonnets de Shakespeare avec des rimes, car la dimension épigrammatique du distique final le rendait nécessaire ; en revanche, mes traductions des sonnets de John Donne (où la précision de la vision l’emporte) ne sont pas rimés. Les notices introductives (qui redonnent également le contexte historique et biographique) peuvent être lues comme des réflexions sur l’art de la traduction, mais aussi comme les fragments d’un traité sur les fonctions différentes que peuvent avoir les rimes dans l’économie d’une identique forme poétique donnée.

LA 4ÈME DE COUVERTURE
« Un proverbe espagnol m’en informe : qui ne sait pas faire un sonnet est un idiot, mais qui en fait deux est un fou. » (John Donne)

LA 4ÈME DE COUVERTURE À LAQUELLE VOUS AVEZ ÉCHAPPÉ
Voici quatorze ensembles de sonnets écrits
Par de prépondérants poètes anglophones
(Shakespeare, Wordsworth, Milton, Wroth, Browning, Hopkins, Donne,
Millay, Owen, Cummings, Keats, Hacker, Rosetti
Et Ip) puis rendus, par l’art adultérin
De la version — ayant fait mon aérobic
Avec leur muse, j’ai converti leurs ïambiques
Pentamètres, rimés, en mes alexandrins,
Rimant ou non (si l’épigramme y encourage,
La recherche au contraire de la précision
Interdit le recours aux vagues accouplages :
J’ai donc choisi au cas par cas et en fonction
De ce qui me semblait, tel son cœur, à l’ouvrage
Dans chaque ensemble : le spectacle ou la vision).

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Poésie pour la fin et le début des mondes

Le 26 novembre, j’ai été invité par le CIPM à performer un solo : une traversée de mon travail du début à la fin. Plutôt que de laisser chaque livre à sa solitude, j’ai décidé de composer un immense et unique poème, en un patchwork non-chronologique arrangeant des extraits de tous mes livres de poésie, de Barbares (2009) à l’Éducation géographique (2022), avec aussi des inédits à paraître.
SOMMAIRE :
00’00 » : Introduction
03’53 » : LA SAUVAGERIE, I (fin du monde)
06’52 » : BARBARES, I
09’50 » : « En l’honneur » dans LES GESTES IMPOSSIBLES
13’27 » : « Le premier mort de la Commune » (à paraître)
18’20 » : « À l’origine » dans L’ÉDUCATION GÉOGRAPHIQUE
22’10 » : SANS ADRESSE
24’26 » : « La Mort de Gilles » (à paraître)
29’06 » : LA SAUVAGERIE, 5 (désir)
32’05 » : « Adresse », dans LE COURS DES CHOSES
36’10 » : « Sonnets de chiffon » dans LE CONFINEMENT DU MONDE
42’40 » : « Vandana Shiva » dans LA SAUVAGERIE
47’45 » : LE COURS DES CHOSES (création du monde)

Revue de presse

Quelques articles récents sur des livres récemment parus :

SUR BUMBOAT (sept. 2022)

SUR LES IDÉES ARRACHÉES (jan. 2023)

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En librairie

Les IDÉES ARRACHÉES paraitront dans un mois chez Lurlure.

Il comporte des essais (certains très longs ; certains très punk) sur l’art de la traduction ; les questions de l’image et du rythme ; l’art du sonnet ; les reprises modernes d’épopées anciennes ; la figure du loup ; la poésie grammaticale ; le face à face du poème avec la catastrophe ; le pourquoi et le comment de l’adresse ; le poème en prose ; la nouvelle poésie des USA ; l’art de la correspondance à la Renaissance ; le roman et l’épopée ; la nature des genres littéraires ; la poésie chinoise en France ; la poétique de la contingence ; l’action écologique du poème ; la manière dont on voit l’Islam en Occident ; ainsi que les œuvres de Nathalie Quintane ; Georges Perros ; Denis Roche et Pierre Guyotat ; Gary Snyder et Romain Bertrand ; Guillaume Métayer ; Eliot Weinberger ; François Bégaudeau ; Sophie Martin ; Emmanuel Hocquard ; Laurent Albarracin ; Ben Lerner et Claudia Rankine ; Jean-Christophe Bailly ; Alice Oswald, Matthew Francis & Dajlit Nagra ; Roland Barthes ; Emmanuel Carrère ; Raymond Roussel ; Jean-Paul de Dadelsen ; Joseph Conrad ; Jean-Claude Pinson ; Eugène Savitzkaya ; Armelle Leclercq ; Jean Racine ; Ezra Pound

des entretiens avec Guillaume Artous-Bouvet et Jean-Claude Pinson ; Thierry Guichard ; Guillaume Lecaplain ; Christian Rosset ;

et même un tuto qui vous explique comment ajouter des poèmes au Shijing

Il est gros, il est beau, il est dingo.

528 pages de corps à corps avec l’hydre à mille têtes de la littérature.

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