Paru en octobre 2009 dans la collection poésie de Flammarion, Barbares est un triptyque composé de Popée, Chant du bouc et Eloge du maître. Ces trois poèmes narratifs en vers et prose tentent de redéfinir par le chant, le territoire de l’absolu, dont les points d’intensité (l’âme, le monde et Dieu) ont jadis été déplacés par Kant de la connaissance vers la morale. Epopées fragmentaires, comédies baroques, cantiques païens, les histoires qui composent Barbares racontent les profanations par où le monde se réduit au sens, l’âme au chant, et Dieu au rythme.
Popée, dans le poème éponyme, est un personnage solitaire dont l’éveil coïncide avec la perte de sa bouteille en verre, dont les bris ne réfractent plus qu’un monde pluriel et éclaté. Son histoire est la tentative de refaire du sens dans et à partir de ce chaos.
Chant du bouc présente le délire d’un animal assistant au débarquement d’un homme muet. Dans le bistro d’un village quelconque, il chante ce face-à-face comme celui de la lutte entre l’ancien et le moderne, la superstition et la science, la voix et le silence.
Poème de l’ambivalence et du renversement du mépris en désir, Eloge du maître est le dialogue entre un professeur, crispé sur l’importance du contenu cognitif des paroles, et son élève, dont la perception toute sensuelle du sens l’empêche de sortir d’un rapport animal au monde – communication impossible, que rétablit seul le rythme de la voix, rythme dans lequel s’essouflent les corps.
Revue de presse :
- Le Matricule des anges (lecture critique de Richard Blin)
- Poezibao (lecture critique de Julien Ségura)
- Poezibao (lecture critique de Florence Trocmé)
- Poezibao (entretien avec Florence Trocmé)
- Revue Arès (lecture critique de Thomas Dreneau)