Métamorphoses du Kojiki

Après Nous, fils d’Amaterasu, G. Kichenin propose un nouveau spectacle tiré du Kojiki.

i-ma-go 成虫

forme définitive de l’insecte adulte, au terme de ses métamorphoses.
image inconsciente que l’on se fait d’une personne (en particulier le père ou la mère pour l’enfant) qui oriente nos relations avec autrui.

 

C’est l’histoire d’un peuple qui, en une nuit, perd le père qu’il vénérait. C’est l’histoire d’un fils qui, en une nuit, perd la mère qui le protégeait.

C’est l’histoire d’un œuf lunaire qui, en une nuit, éclot en un astre mort.

Imago est le fantasme dansé de cette nuit.

 

Mise en scène de Guillaume Kichenin. Les 11, 12 et 13 octobre 2012 à 20h. Petit théâtre de la Shanghai Theater Academy. 630 Huashanlu, 200040 Shanghai.  80 RMB. Réservation des places au 18321047167 ou spectacle.imago@gmail.com

 

Kojiki dans CCP

Alors que Le corridor bleu a imprimé un second tirage de notre Kojiki, voici le compte-rendu de Matthieu Gosztola dans les Cahiers Critiques de Poésie. Merci à lui !

Le Kojiki est un ensemble de légendes disséminées dans le Japon ancien. L’empereur Temmu en commanda la compilation orale, puis il fut offert à l’impératrice Gemmei, après rédaction, en 712. « De même qu’Orphée, lorsqu’il se retourne vers Eurydice, […] rompt le pouvoir du chant, trahit le rite et oublie la règle, de même il faut qu’à un certain moment l’écrivain trahisse », face à « Eurydice qu’il veut voir et non plus chanter », affirme Blanchot. Pour voir Eurydice, Vinclair s’attache, se coupant du littéral, à moduler librement et précisément un rythme qui ouvre sur le vertige de l’intemporel, usant pour plus de vision du pouvoir d’évocation des noms qu’il traduit systématiquement. Le lecteur se trouve durablement saisi par ces histoires qui défilent devant lui dans la souplesse d’une peinture maniée au couteau, non sèche : « Ainsi le prince Lumière fut-il condamné aux eaux brûlantes de Commençant. ».

Matthieu Gosztola

Images d’Amaterasu

Le photographe Patrick Wack m’a fait l’amitié de photographier la première de Nous, fils d’Amaterasu, mise en scène par Guillaume Kichenin et chorégraphiée par Corine Bombled-Englander à partir de notre Kojiki. Grand merci à lui !

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Nous, fils d’Amaterasu

Tokyo, le 31 décembre 1945, dans l’un des palais impériaux. La guerre est finie ; dehors se font entendre feux d’artifice et musique des vainqueurs. Sous la pression de l’Ouest, l’empereur Showa prononcera demain un discours décisif : il déclarera n’être qu’un homme. L’écriture du Kojiki, ce livre – le tout premier livre – qui raconte comment du chaos vint le monde, puis les dieux et les îles, et comment le divin fils de la solaire Amaterasu descendit sur terre pour fonder une dynastie d’empereurs, est sur le point de s’achever. Au prochain soleil levant, le pinceau narrant cette histoire tarira son encre. Dans un moment de recueillement, l’empereur se fait lire par un lettré de la cour quelques extraits de cette « Chronique des faits anciens », l’histoire d’un peuple – son album de famille. Et il songe. Mais à quoi pense un dieu, qui va se réveiller – humain ?

Nous, fils d’Amaterasu, imagine cette nuit-là.

Nous, fils d’Amaterasu, lecture dansée du Kojiki

Centre des arts du Lycée français de Shanghai
samedi 3 mars 2012 à 19h30
Mise en scène de Guillaume Kichenin
Texte de Pierre Vinclair, chorégraphie de Corine Bombled-Englander
Entrée : 80RMB